Le covoiturage, c'est pour quand ?


Lassé de me traîner sur l'autoroute Lausanne-Genève, avec les bouchons quotidiens et les retards qu'ils induisent, j'ai proposé (en fait, un peu forçé au début…) à un collègue de me conduire pendant quelques temps, avant de lui retourner la politesse en l'amenant moi au travail. Depuis, cette pratique ponctuelle est devenue une habitude, et chaque fois que cela est possible, un ou plusieurs collègues et moi venons ensemble au bureau, dans le même véhicule, avec un tournus régulier.

Cette expérience m'a apporté beaucoup, notamment un œil beaucoup plus critique sur ces bouchons quotidiens. Combien de voitures sur cette autoroute n'ont que le conducteur à leur bord ? Un grand pourcentage, assurément. Après avoir également roulé sur le périphérique parisien ou romain en tant que passager ou conducteur à diverses reprises, je fus forcé de constater le même "travers", qui consiste à rouler seul pour se rendre au travail.

A l'heure où la sécurité routière prime sur tout, on accepte de bon cœur de voir notre voiture munie de tous les derniers appareillages hautement technologiques qui peuvent nous permettre de sauver notre belle peau et celle de notre famille, le cas échéant. On achète même des voitures qui se comportent comme des camions, appelées monospaces, en croyant rouler dans un salon ultra-sûr. Toutefois, il semble beaucoup plus difficile de faire comprendre aux mêmes personnes que s'ils vont seuls sur ces routes, ils augmentent le risque, puisqu'amenant de fait plus de voitures sur la route.

Alors qu'il suffirait de demander à ses collègues motorisés de quelle manière ils voient le covoiturage pour peut-être se rendre compte qu'ils partagent mon avis : des gains pour chacun. Malgré parfois un petit détour à faire et/ou une petite adaptation des horaires, c'est la fin du stress pour le(s) passager(s) ex-conducteurs, qui peuvent apprécier le beau paysage romand à une vitesse normale, sans avoir à se préoccuper de la route (un peu moins vrai pour les grandes agglomérations, mais bon, on va pas formaliser, c'est toujours mieux que le métro).

De même, naturellement, la discussion qui s'engage avec le conducteur fait ralentir ce dernier s'il avait été tenté d'appuyer par trop sur l'accélérateur, concentré qu'il doit être, à la fois sur la route et sur la conversation. Il peut également passer son stress de conduite en en parlant au passager, qui peut ou pas partager son point de vue directement (exemple : -"Non, mais t'as vu ce connard, ce qu'il a fait ?"-"Ouais, grave !"). De plus, les liens qui se font lors de ces trajets renforcent l'esprit d'équipe au sein d'une entreprise, avec les gains que l'on peut imaginer pour celle-ci, qui du coup pourrait être intégrée dans cette réflexion (prime de covoiturage?).

Bref, ce n'est qu'une idée et une pratique pas encore généralisée, mais si ce petit message peut vous aider à y réfléchir, j'en serais heureux. Si vous avez un avis à partager ou des questions pratiques, vous pouvez toujours me laisser un email à ce sujet en cliquant ci-dessous. Votre intérêt fera grossir ce sujet…ou pas !

Bonne route !

Nicolas

PS : j'ai oublié de préciser que si vous cumulez conducteur seul ET monospace, là, vous méritez un gros blâme ;-)

 

La maison du Monsieur
 
 

ã Nicolas Zanello, 1999-2001